Coutumes et traditions matrimoniales africaines — un aperçu

Le mariage en Afrique est un événement coloré et joyeux qui découle de la riche culture de l’Afrique. En effet, ses multiples groupes ethniques ainsi que la diversité religieuse présentent un large éventail de pratiques matrimoniales.

Si vous envisagez de vous marier à l’africaine ou souhaitez comprendre les attentes culturelles africaines en matière de mariage, alors vous êtes au bon endroit.

Sur cette page, nous aborderons les traditions matrimoniales africaines courantes du début à la fin.

Nous examinerons :

Commençons par parler de ce qui rend le mariage si important dans les communautés africaines.

La signification du mariage dans la culture africaine

Dans la plupart des cultures africaines, le mariage est un rite de passage important.

En Afrique, la majorité des cultures considèrent aujourd’hui le mariage comme une union entre un homme et une femme. Elles le voient comme la fondation de la structure familiale, permettant la procréation et la croissance d’un arbre généalogique ainsi qu’un moyen de bâtir et de renforcer la communauté.

Sur cette page, nous explorerons les traditions matrimoniales africaines dans le contexte d’un mariage entre un homme et une femme.

La diversité régionale et ethnique en Afrique

Il est essentiel de comprendre la richesse de la diversité africaine. Il n’existe pas de « manière africaine1 » unique en ce qui concerne le mariage.

L’Afrique est vaste ; comptant 54 pays et de nombreux groupes ethniques uniques.

Par exemple, un pays comme l’Afrique du Sud est remarquablement multiracial. Il compte de nombreux groupes ethniques noirs, des ethnies blanches ainsi que des races mixtes. Certains pays, comme le Nigeria, ont plus de 250 groupes ethniques, et ces communautés ont des normes culturelles distinctes les unes des autres.

Malgré cela, il existe de nombreuses similitudes dans la façon dont les communautés africaines gèrent le mariage. L’implication des familles, la négociation de la dot et les attentes matrimoniales sont des pratiques présentes dans la plupart des communautés africaines.

Par ailleurs, au-delà des normes traditionnelles, l’Afrique est également un continent multireligieux. Le christianisme, l’islam et les religions traditionnelles africaines (RTA) sont les principales religions qui influencent les pratiques matrimoniales.

Tous ces facteurs sont également influencés par l’exposition aux coutumes matrimoniales du monde occidental, ce qui est particulièrement vrai avec l’urbanisation croissante et la mondialisation dans la plupart des pays africains.

Nous nous retrouvons donc avec un mélange de pratiques matrimoniales traditionnelles et modernes.

Mariage traditionnel et mariage moderne

Le mariage traditionnel fait référence aux cérémonies de mariage qui se déroulent selon les attentes culturelles. Les cérémonies de mariage modernes sont des mariages formels qui intègrent des coutumes matrimoniales d’autres cultures ainsi que des pratiques religieuses et légales modernes.

Par exemple, lors d’un mariage moderne, la mariée porte généralement une robe blanche. Dans un mariage traditionnel, elle porte plutôt des vêtements traditionnels, tels que des imprimés Ankara colorés qui s’agencent parfois avec la tenue du marié.

De plus, lors d’un mariage moderne, c’est un responsable religieux ou un représentant légal qui officie le mariage tandis que lors d’un mariage traditionnel, les anciens de la communauté jouent un rôle prépondérant en plus des responsables religieux et civils.

La plupart des gens choisissent d’avoir un mariage à la fois traditionnel et moderne, les deux étant toutefois souvent réalisés à des moments et des endroits différents.

Dans les sections suivantes, nous explorerons les traditions d’une cérémonie de mariage africain moderne où les traditions et les influences modernes sont prises en compte.

Parlons d’abord des traditions africaines qui précèdent le mariage.

Les pratiques culturelles d’avant le mariage

Les cérémonies de mariage africain sont précédées d’une multitude d’autres cérémonies et d’attentes. Comme la plupart de ces cérémonies impliquent la famille, la fugue amoureuse est généralement considérée comme un manque de respect.

Parmi ces pratiques, on retrouve :

  • Le choix du/de la partenaire
  • La négociation de la dot

Le choix du/de la partenaire

Le choix d’un partenaire est une étape cruciale qui doit être franchie avec grande attention.

Bien que l’attirance physique soit un atout, la plupart des traditions africaines mettent l’accent sur le caractère et les valeurs dans le choix d’un.e partenaire.

Aujourd’hui, la plupart des personnes à la recherche d’un partenaire de vie rencontrent la personne qu’ils vont épouser sans aide à l’école, au travail ou dans un lieu de culte, ou par l’intermédiaire de leur famille ou de leurs amis et même en ligne. Après avoir appris à se connaître, s’ils décident de s’engager l’un envers l’autre, ils rencontreront la famille l’un de l’autre.

Cet aspect a beaucoup changé, car il fut un temps où les parents avaient la responsabilité d’arranger les mariages. Sinon, c’était l’homme qui devait obtenir la mariée. Dans certaines communautés, comme les Luo du Kenya et de la Tanzanie, la tribu Himba de Namibie et la tribu Frafra du Ghana, l’homme kidnappait une fille puis s’adressait ensuite à sa famille pour obtenir la permission de l’épouser, et ce, sans tenir compte du consentement de la future mariée. Mais de telles pratiques ne sont plus tolérées.

Après la rencontre de la famille de chacun, les parents et d’autres adultes responsables font des recherches sur le/la futur.e marié.e en rassemblant des informations à son sujet, sur sa réputation et ses antécédents familiaux.

S’il y a des préoccupations, la famille peut recommander au couple de reconsidérer son choix. Mais si tout semble correct, les partenaires poursuivront leur préparation au mariage.

Lorsqu’ils seront prêts à faire des plans de mariage plus concrets, ils organiseront une cérémonie de présentations des deux familles.

Présentations familiale

Une fois que le couple est approuvé par chacune des familles, il organise une rencontre entre elles.

Dans le passé, lorsque les interactions entre les sexes était limitée, comme dans le cas des mariages arrangés, les fiançailles avaient lieu durant la cérémonie de présentations, même que parfois, c’est à cet événement que les futurs partenaires se rencontraient pour la première fois.

Cependant, dans l’Afrique moderne, cette cérémonie est organisée par les mariés à la suite de fréquentations amoureuses réussies. Dans la plupart des cas, la cérémonie de présentations a lieu chez la mariée.

Lors de cette cérémonie, la famille du jeune homme présente son intention d’épouser la jeune femme. Bien qu’il l’ait déjà demandé en mariage de manière non officielle, c’est là que les fiançailles sont officialisées et que la mariée accepte d’épouser son compagnon en présence de sa famille.

Des présentations réussies nécessitent les éléments suivants :

1. Des porte-parole éloquents

Chacune des deux familles a besoin d’un porte-parole qui comprend les attentes culturelles de la cérémonie et qui mènera à bien la conversation, car les propositions matrimoniales africaines sont souvent présentées dans des discours fleuris et humoristiques.

Par exemple, après avoir fait des arrangements élaborés pour accueillir la délégation du marié, la famille de la mariée peut prétendre qu’elle ne sait rien de la visite de la famille du marié. De manière humoristique, elle peut demander à la famille du marié de préciser la nature de sa visite, de peur d’être prise pour de simples passants.

2. Des cadeaux

Picture frames and other wrapped gifts, which are commonly given by the groom's family

Photo by vierra Liezz

La famille du marié enverra de l’argent ou des denrées alimentaires à l’avance pour couvrir une partie des dépenses d’accueil.

Dans un style différent, le peuple Kamba du Kenya fait en sorte que le marié et sa délégation cuisinent chez la mariée.

À part cela, aucune autre dépense n’est attendue lors des présentations. Mais des cadeaux précieux, comme une bague ou d’autres bijoux, peuvent être offerts à la mariée pour signifier qu’elle est maintenant fiancée.

3. Autres attentes culturelles

Lors des présentations, les mariés sont censés se comporter avec le plus grand décorum. Dans la plupart des cultures, ils ne prononcent pas le moindre mot. Les deux porte-parole les présentent, puis la famille du marié expose la nature de sa visite.

En Afrique du Sud, dans la tribu Zoulou, la famille du marié rédige une lettre de demande en mariage à la famille de la mariée. La lettre doit être claire sur ses intentions et ses projets, tels que la date précise de la négociation de la dot (lobola). Cette date peut être fixée à quelques semaines ou à quelques mois plus tard.

Négociation et paiement de la dot

La négociation et le paiement de la dot2sont des étapes très importantes, car elles montrent l’engagement du marié à épouser la mariée.

Dans la culture africaine, la dot, payée en argent ou en objets de valeur, est offerte par le marié ou sa famille à la famille de la mariée.

La dot est souvent un indicateur de la capacité du marié à subvenir aux besoins d’une famille. C’est aussi un moyen pour le marié d’apprécier la famille de la mariée, ayant investi en sa future épouse.

Bien que la pratique du paiement de la dot ait souvent été mal utilisée, lorsqu’elle est bien faite, elle est souvent une source de fierté tant pour la future femme que pour le futur mari. La mariée se sent valorisée par sa famille en raison du prix qu’elle fixe et par le marié pour la somme qu’il est prêt à payer pour l’épouser. D’autre part, le marié voit la dot comme un moyen de prouver sa valeur et de sceller son engagement.

Voici comment se déroule généralement tout le processus :

1. Le processus de négociation
Le marié, accompagné d’une délégation d’amis et de membres de sa famille, rend de nouveau visite à la famille de la mariée. Mais cette fois, un groupe de négociateurs experts, généralement des membres plus âgés de chaque famille, a été sélectionné des deux côtés.

Le processus de négociation de la dot varie selon les différentes communautés africaines. Mais en général, la famille de la mariée fixe son prix et la famille du marié essaie de négocier un montant inférieur. Ce peut aussi être la famille du marié qui fait son offre la première, et si la famille de la mariée est impressionnée, elle l’accepte simplement.

Ces pratiques tendent à évoluer avec la génération plus jeune, qui se concentre davantage sur ce que le couple désire. Ils sont moins stricts quant au montant requis et la cérémonie est considérée comme une occasion pour les deux familles de se rapprocher.

Indépendamment de la diversité culturelle, la chose la plus importante est l’accord mutuel sur le prix fixé.

2. Le paiement de la dot

La nature de la dot n’est pas la même dans toutes les communautés africaines.

Le bétail est ce qu’il y a de plus reconnu pour payer la dot. D’autres articles, comme de l’argent, des vêtements et des bijoux, peuvent aussi être offerts. Dans les contextes modernes et urbains, certaines familles n’acceptent que l’argent.

Par exemple, chez les Luos d’Afrique de l’Est, du bétail est toujours offert au père de la mariée. Mais de l’argent, que l’on appelle ayie (qui signifie littéralement « je suis d’accord »), est offert à la mère de la mariée.

En Afrique de l’Ouest, les noix de kola font souvent partie intégrante de la dot. C’est le cas dans des pays comme le Niger, le Nigeria, le Bénin, le Ghana, la Sierra Leone et le Libéria.

Dans certains cas, les présentations et la négociation de la dot se font ensemble.

Selon la plupart des coutumes traditionnelles africaines, un couple est considéré comme marié lorsque la dot a été payée. Ensuite, le couple peut envisager trois options :

  • Considérer qu’ils sont traditionnellement mariés et commencer à vivre ensemble
  • Organiser un mariage traditionnel ou moderne (ou les deux) à une date ultérieure
  • Officier leur mariage par l’intermédiaire d’un avocat.

C’est à ce moment-là que le couple peut passer aux exigences religieuses et légales, telles que suivre des cours prénuptiaux et demander un certificat de mariage.

Et tout cela doit être fait avant le jour prévu du mariage.

Dans les sections qui suivent, nous aborderons les traditions de mariage modernes, soit un mélange de pratiques culturelles, religieuses/civiles et légales.

Les traditions lors de la cérémonie de mariage

Le mariage est probablement la cérémonie la plus décorée des traditions matrimoniales africaines. Tout comme nous l’avons vu dans les autres cérémonies, les traditions de mariage3diffèrent d’un pays africain à l’autre.

Certains choisissent un mariage traditionnel africain. Mais dans la plupart des cas, les pratiques religieuses, les exigences légales et l’influence du monde occidental conduisent à une cérémonie de mariage moderne, soit généralement un mélange de blanc (moderne) et de traditions africaines.

Considérons les deux types en explorant ce qu’implique un mariage africain.

Le cortège nuptial

A groom, groomsmen, and bridesmaids all holding a bride

Photo by Gad Samuel

Dans les mariages traditionnels comme dans les mariages modernes, il y a un cortège nuptial.

Ce cortège est sélectionné par les futurs mariés et il comprend :

  • Des demoiselles et des garçons d’honneur : Ce sont des amis ou des membres de la famille des mariés.
  • De jeunes demoiselles et garçons d’honneur : Ce sont des amis ou des membres de la famille plus jeunes des mariés.
  • Un couple d’honneur : Un couple plus âgé choisi comme mentors des mariés.
  • Des dames d’honneur et des chaperons : Des amis du couple qui coordonnent le cortège nuptial et les événements.

Toutes ces personnes ont des devoirs spécifiques qui donnent du faste et de la couleur au mariage. Par exemple, les demoiselles et les garçons d’honneur sont généralement ceux qui dansent et qui célèbrent avec le couple lors de la réception.

Ils portent souvent des tenues coordonnées qui peuvent s’adapter à des tendances culturelles spécifiques, comme une touche de vêtements africains ou d’ankara.

Par exemple, dans certains groupes ethniques nigérians, comme les Yoruba et les Igbo, les tenues culturelles portées lors d’un mariage ont une profonde signification culturelle, soit l’unité, l’unicité et la nouvelle identité du couple.

Les ornements de la mariée

Dans les mariages africains traditionnels et modernes, la mariée doit être ornée avec soin. Une multitude de rituels de beauté sont pratiqués à travers les communautés africaines.

La cérémonie de henné fait partie de ces rituels d’ornementation de la mariée lors de laquelle ses mains et ses pieds sont décorés par des experts. Cette pratique est courante en Afrique de l’Est, du Nord et de l’Ouest.

Les bijoux et les perles fabriqués dans des motifs spéciaux sont également utilisés pour embellir encore davantage la mariée.

La cérémonie de « cueillette » de la mariée

Cette cérémonie a lieu le matin du mariage. Le marié, sa famille et ses amis se rendent chez la mariée pour la chercher avant la cérémonie.

Dans certaines communautés, les proches de la mariée peuvent impliquer le cortège dans un défi ludique à leur arrivée, défi consistant souvent à demander des cadeaux avant de les laisser entrer dans la maison. Ce jeu est censé être amusant et ne doit pas être difficile.

Dans la plupart des cas, la famille de la mariée prépare le petit-déjeuner pour les invités et le cortège nuptial.

Ensuite, le marié peut être invité à jouer à un jeu qui consiste à lui bander les yeux et à le mettre au défi d’identifier sa future femme parmi d’autres femmes couvertes de la tête aux pieds.

Avant de partir pour la cérémonie de mariage, il peut y avoir une séance de bénédictions parentales, laquelle peut prendre plusieurs formes. Il peut s’agir d’une simple prière ou d’un rituel traditionnel, comme le crachat de bénédictions chez les Maasaï d’Afrique de l’Est.

Après tout cela, ils partent ensemble en cortège vers le lieu du mariage.

La cérémonie de mariage

En Afrique, le mariage célèbre un couple, mais il célèbre aussi la famille et la communauté. Il réunit officiellement deux familles. Ainsi, la participation des membres de la famille est importante et il s’agit souvent d’un grand jour. En effet, la liste des invités peut varier entre 500 et 1 000 personnes.

Le mariage peut avoir lieu dans une église, dans un centre communautaire, un jardin, une salle, une maison ou n’importe quel autre endroit choisi par le couple. Quel que soit le lieu, il est toujours décoré de fleurs et d’autres articles de fête.

La cérémonie commence par une procession du cortège nuptial, laquelle culmine avec l’entrée de la mariée.

Ensuite, la mariée marche dans l’allée accompagnée de ses deux parents pour rejoindre le marié. Le pasteur officiant prononce alors un court discours. Il conduit ensuite le couple à échanger ses vœux, à signer son certificat de mariage et à partager d’autres symboles de son unité. Il peut s’agir de n’importe quoi pour signifier l’unité, comme le mélange de couleurs dans un bocal pour symboliser l’unité qui ne peut être brisée.

Les nouveaux mariés et le cortège nuptial procèdent ensuite à une séance photo, après quoi ils rejoindront le reste des invités à l’endroit de la réception.

La réception

La réception est toujours le point culminant des mariages traditionnels et modernes. L’ambiance est festive et joyeuse. Les nouveaux mariés sont les invités d’honneur et la célébration tourne autour d’eux.

Pendant que le cortège nuptial part pour la séance photo, les invités se dirigent généralement vers le lieu de la réception. Cela peut se faire dans le même lieu que le mariage ou dans un autre endroit, généralement en plein air. Le lieu est décoré avec les couleurs thème du mariage, des tentes sont montées et de la musique est jouée. Tout est axé sur la célébration des nouveaux mariés.

Voici quelques détails à considérer lors d’une réception de mariage africain moderne :

1. Service de nourriture
Sans nourriture, la réception est incomplète, car la nourriture est importante dans les célébrations africaines. Ce sont les nouveaux mariés et leur famille et amis qui se chargent de la payer.

Le menu comprend souvent des plats préférés issus de la culture des mariés.

Après le repas, il y a toujours le gâteau.

Des boissons sont également servies parmi lesquelles il y a des boissons traditionnelles et du jus.

Par exemple, chez les Kalenjin d’Afrique de l’Est, le mursik, un lait fermenté traditionnel, est très important. Il est servi à la fois lors des koito (mariage traditionnel Kalenjin) et des réceptions de mariage modernes.

La nourriture servie a une certaine portée culturelle et véhicule également quelques leçons.

La cérémonie de coupe du gâteau est également une partie importante de la célébration. Après l’avoir coupé, les nouveaux mariés le partagent entre eux et avec tous les invités, ce qui symbolise l’unité et la coopération, des éléments importants pour la nouvelle famille.

Certains groupes ethniques, comme la communauté Yoruba d’Afrique de l’Ouest, pratiquent la dégustation de quatre éléments, servant à imprimer les réalités du mariage sur les nouveaux mariés.

Voici ces quatre éléments :

  • Le citron : pour les déceptions qu’un couple peut vivre dans le mariage
  • Le vinaigre amer : pour l’amertume et les disputes qui peuvent survenir au sein d’un couple
  • Le piment fort : pour la passion et le piquant qui couronnent les relations conjugales
  • Le miel : pour la douceur du mariage

Dans certains cas, des pratiques traditionnelles, comme la libation, peuvent être observées. Celle-ci symbolise la connexion avec les ancêtres, mais elle est réservée à ceux qui pratiquent la religion traditionnelle africaine. Les chrétiens tendent particulièrement à omettre cette partie ou à trouver un autre moyen d’honorer l’héritage familial, car la Bible considère les morts comme étant en repos, ou inconscients, et non impliqués dans les affaires des vivants.

À la réception, les invités sont assis dans un arrangement de sièges spécifique.

2. Organisation des sièges
Dans les mariages africains traditionnels, les sièges sont placés de manière à ce que les deux familles soient assises séparément. La famille du marié et celle de la mariée doivent être assises l’une en face de l’autre. Tous les participants s’installent en fonction de leur relation avec le couple. Par exemple, les collègues de la mariée s’assoient du côté de la mariée et vice versa.

Cette pratique est demeurée dans les mariages modernes, bien que les nouvelles générations portent de moins en moins attention à cette règle.

Les parents bénéficient d’un traitement spécial et sont servis avec dignité. Alors que tout le monde fait la queue pour se servir, les parents sont servis à table. Le couple et le cortège sont également placés de manière à être à assis au milieu, entre les deux familles.

Lorsque le couple et le cortège arrivent de la séance photo, ils sont accueillis en grande pompe, ce qui marque souvent le début des célébrations.

3. Célébration, musique et danse

A groom and three bridesmaids dancing at the reception

Photo by Tweve Nyamaka

Le cortège entre à la réception en dansant sur de la musique de mariage culturelle. Les choix musicaux peuvent aller de chansons folkloriques traditionnelles à des chansons qui sont populaires pour les mariages au moment du mariage. Tous les invités se joignent au cortège et tout le monde danse pendant un certain temps. Le cortège et les nouveaux mariés sont le centre d’attention.

La célébration s’aligne souvent sur les pratiques culturelles du groupe ethnique du couple.

Par exemple, en Éthiopie, les nouveaux mariés sont traités comme un roi et une reine. Ils revêtissent des vêtements royaux avant d’entrer à la réception.

Au Ghana, le couple participe à un rituel qui consiste à « sauter le balai ». Ils sautent donc ensemble par-dessus un balai, symbolisant leur entrée dans une nouvelle vie et la création d’une nouvelle famille. Cette tradition est également observée lors de certains mariages afro-américains.

Après la danse, le cortège s’assoit pour manger pendant que des discours sont prononcés.

4. Discours
Dans les traditions de mariage africaines, les parents, les aînés, les dirigeants communautaires et les invités de marque prennent le temps de donner des conseils aux nouveaux mariés. Ce sont les parents qui concluent cette séance de conseils et de vœux pour les nouveaux mariés.

Souvent, ces intervenants concluent leur discours en présentant des cadeaux.

5. Cadeaux
Lors des mariages africains, les cadeaux sont offerts par catégorie.

Les deux familles ont l’occasion de présenter leurs cadeaux. D’autres groupes présents, comme les amis, la communauté religieuse et les collègues de travail, sont également pris en compte.

Les cadeaux sont souvent des articles ménagers et de l’argent pour aider le couple à établir son nouveau foyer après le mariage.

Les traditions suivant la cérémonie de mariage

Une fois la célébration du mariage terminée, le couple est censé commencer sa nouvelle vie à deux.

Voici quelques éléments clés de cette étape :

Traditions de lune de miel et attentes

A groom and three bridesmaids dancing at the reception

Photo by Tweve Nyamaka

Après la cérémonie de mariage, le couple se rend dans un autre endroit ou rentre chez lui pour entamer sa nouvelle vie.

Quoi qu’il en soit, les nouveaux mariés sont censés consommer leur mariage après la célébration.

Dans certaines cultures, comme chez les Ankole de l’Ouganda, les nouveaux mariés se voient attribuer un mentor qui les guide dans leur transition vers la vie conjugale. Ce dernier peut leur donner des conseils sur certaines questions matrimoniales et simplement être là pour répondre aux questions. Les mentors peuvent être des membres de la famille ou de la belle famille.

De telles fonctions sont remplies par le couple d’honneur dans le cas d’un mariage africain moderne.

Les interactions avec les beaux-parents

Bien que les nouveaux mariés soient considérés comme une nouvelle famille, ils font toujours partie de leur ancienne famille. Par conséquent, on s’attend à ce qu’ils apprennent à interagir avec leur famille et leur belle famille.

Certaines cultures organisent une cérémonie où la mariée cuisine pour ses beaux-parents après la lune de miel.

Par exemple, chez les Moagha du Burkina Faso, la mariée cuisine pour ses beaux-parents sept jours après le mariage.

Changement de nom et d’état civil

A married African woman spending time with her husband and daughter.

Photo by Askar Abayev

Une fois mariés, les gens sont considérés comme des adultes et l’on s’adresse généralement à eux avec respect.

On peut les appeler « Monsieur » ou « Madame », et lorsqu’ils ont des enfants, on se réfère à eux comme père ou mère de tel ou tel enfant.

La nouvelle épouse peut prendre le nom de son mari.

Où vivre après le mariage

Dans la plupart des cultures africaines, après le mariage, la femme est censée emménager chez la famille de son mari.

Les jeunes hommes construisent de petites maisons sur la propriété de leur père. Dans de nombreuses communautés d’Afrique de l’Est, on appelle cette demeure simba (mot en swahili pour « lion »).

Un homme marié peut continuer à vivre dans son simba après le mariage et peut même y élever ses enfants. Mais il doit prévoir d’obtenir sa propriété à lui, car ses fils ne peuvent pas construire leur simba tant qu’il est encore lui-même dans un simba.

Un couple marié n’est pas censé vivre dans la même maison que ses parents.

Dans les milieux urbains, les jeunes mariés emménagent souvent dans leur propre maison ou louent un appartement en fonction de leurs emplois, de leur emplacement et de leurs revenus. D’autres changent même de quartier et commencent une toute nouvelle expérience.

Se marier à l’africaine

Le mariage est l’un des rites de passage les plus précieux de la culture africaine. Il est donc judicieux de connaître les pratiques traditionnelles et courantes qui y sont associées.

Mais quelles que soient les pratiques culturelles qui sont incluses ou non dans le parcours matrimonial d’un couple, l’ensemble du processus — de la recherche d’un.e partenaire à la cérémonie du mariage et à la période suivant le mariage — tout est soigneusement planifié pour que le mariage et la nouvelle famille reposent sur une base solide.

Après tout cela, le couple est prêt pour sa nouvelle phase de vie ensemble en tant qu’unité au sein de sa communauté.

Chaque mariage africain est unique. Les mariages varient en fonction des préférences du couple, de sa culture et de son ethnicité, de sa religion et de la mesure dans laquelle il souhaite inviter certaines influences occidentales et d’ailleurs dans son mariage.

Si vous envisagez de vous marier à l’africaine, une bonne première étape serait d’en apprendre davantage sur les coutumes matrimoniales du groupe ethnique spécifique de votre partenaire et de voir comment les harmoniser avec les vôtres.

  1. Parkin, D. J., & Nyamwaya, D. (Eds.). (1987). Transformations of African marriage (Vol. 3). Manchester University Press. []
  2. Goody, J., & Tambiah, S. J. (1973). Bridewealth and dowry (No. 7). CUP Archive. []
  3. “Discover The Most Intriguing African Wedding Traditions,” Josabi, June 23, 2020. https://www.josabimariees.com/tips/discover-african-wedding-traditions/ []

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