Qu’est-ce que l’honneur et le respect des aînés ?

Les aînés font partie intégrante de la société, car ils nous ont élevés, ils donnent l’exemple dans nos communautés et ils ont une richesse d’expériences de vie à partager.

Dans la plupart des cultures d’Afrique, le respect des aînés est fortement encouragé. Les honorer et les apprécier est considéré comme une obligation morale pour le bien-être de la société. Ils sont admirés en raison de leur expérience de vie, de leurs provisions, de leur leadership et du maintien des traditions.

Pourtant, beaucoup d’entre nous aimeraient savoir ce que signifie le respect des aînés à l’ère actuelle. À quoi ressemble vraiment l’honneur de ceux qui sont plus âgés que nous, ou de ceux qui ont une autorité sur nous ? Et faut-il les respecter indépendamment de leur comportement ? Ou doivent-ils le mériter ? Et quelles sont les meilleures façons de les honorer ?

Pour répondre à ces questions, cet article aborde précisément les sujets suivants :

Commençons par examiner ce que cela signifie vraiment que d’honorer ceux qui nous ont précédés.

La réelle signification du respect des aînés

An older couple smiling at one another while outside surrounded by greenery

Photo by Nappy on Unsplash

Répondons à cette question en deux temps. D’abord, qui considérons-nous comme nos aînés ? Et ensuite, qu’est-ce que le « respect » réellement ?

Toute personne plus âgée que vous est votre aînée. Toute personne ayant plus d’autorité que vous est également considérée comme votre aînée. En général, lorsque nous pensons aux aînés, nous pensons aux parents, aux grands-parents, aux frères et sœurs aînés, aux dirigeants, aux pasteurs, aux enseignants, aux professeurs, etc.

Le respect, c’est avoir un « sentiment d’admiration » pour quelqu’un ou le valoriser et l’estimer d’une manière digne qui montre que nous sommes conscients de ses droits et de ses souhaits.1 Mais cette démonstration doit se faire à l’intérieur de limites saines afin qu’il ne s’agisse pas d’une obéissance aveugle.

Ainsi, respecter nos aînés, c’est traiter les personnes plus âgées que nous ou les personnes en position d’autorité avec politesse, compassion et attention. Respecter nos aînés, c’est aussi reconnaître et apprécier leur rôle dans notre vie, notre communauté et notre culture.

Découvrons maintenant ce que dit la Bible sur le respect des aînés.

Le respect des aînés dans la Bible

La question du respect des aînés est chère au cœur de Dieu. Il a donné des conseils sur la manière dont nous devrions voir ceux qui sont plus âgés que nous, comme nos parents et nos proches, ainsi que ceux qui sont en position d’autorité.

Ce concept est particulièrement évident lorsque l’on considère qu’il l’a inclus dans les Dix Commandements :

« Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne. » (Exode 20.12, LSG)

Nous voyons par là que Dieu considère ce type de respect comme essentiel dans une communauté attentionnée et épanouie.

Et plus tard, tout au long du livre des Proverbes, le sage roi Salomon insiste sur l’importance de respecter les aînés et d’apprendre d’eux la sagesse, ainsi que sur la folie qui peut découler du fait de les mépriser ou de les négliger (Proverbes 1.8, 9 ; 3.1-6 ; 4.1-13 ; 13.1 ; 16.31 ; 19.20 ; 20.20 ; 28.7).

En fait, le thème du respect de ceux qui sont plus âgés que nous est présent tout au long des Écritures. Alors, examinons de plus près quelques passages de l’Ancien et du Nouveau Testament sur la manière dont Dieu nous encourage à respecter différentes catégories d’aînés dans notre vie.

Le respect de nos aînés

D’un autre côté, cependant, nous pouvons regarder l’histoire de Koré dans Nombres 16. Koré et son groupe ont publiquement remis en question l’autorité et la valeur de Moïse, le leader que Dieu avait désigné pour eux. Et cela ne s’est pas bien terminé pour Koré et ceux qui se sont rebellés à ses côtés !

En instruisant Israël par l’intermédiaire de Moïse, Dieu a ordonnée de soutenir les anciens et « d’honorer la personne du vieillard » (Lévitique 19.32, LSG). Le peuple devait donc être attentif à son comportement en présence des personnes âgées et envers elles.

Par exemple, dans le Nouveau Testament, Paul demande à Timothée de ne pas « [réprimander] rudement le vieillard, mais exhorte-le comme un père… les femmes âgées comme des mères… » (1 Timothée 5.1, 2, LSG)

Puis pour considérer le sujet d’un autre point de vue, nous pouvons penser à Roboam, l’un des rois égarés d’Israël. Par sa folie à rejeter le conseil des anciens, il a causé la division du royaume d’Israël et a fini par régner sur seulement deux tribus plutôt que douze (1 Rois 12).

Le respect des dirigeants religieux

Adventist pastor Blasious Ruguri, president of the East Central Africa Division, speaking on a stage with Pastor Mark FinleyAnne a prié pendant de nombreuses années pour avoir un enfant. Lorsque Dieu a enfin répondu à sa prière, elle a consacré son fils Samuel au Seigneur à un très jeune âge. Elle lui a permis de vivre dans le temple afin d’être formé par Éli, le souverain sacrificateur de l’époque, sur la façon de maintenir et de prendre soin du temple d’Israël. Et même si Éli n’était pas toujours le meilleur exemple de dirigeant religieux, le jeune Samuel le respectait, et Dieu a béni son obéissance et son assiduité (1 Samuel 1-3).

D’un autre côté, cependant, nous pouvons regarder l’histoire de Koré dans Nombres 16. Lui et son groupe ont publiquement remis en question l’autorité et la valeur de Moïse, celui que Dieu avait choisi pour diriger Israël. Et les choses ne se sont pas bien terminées pour Koré et pour ceux qui se sont rebellés à ses côtés !

Maintenant, cela ne veut pas dire que Dieu va frapper quiconque manque de respect à une personne qu’il a appelée à une mission précise. Cette histoire nous montre toutefois que le fait de se moquer ouvertement de l’autorité d’une personne ou de la remettre en question n’est pas susceptible de se terminer favorablement. Il existe des moyens plus respectueux d’adresser des doutes par rapport à une figure d’autorité, et Dieu peut nous aider dans de telles situations, comme il l’a fait avec Samuel.

Le respect pour les parents

Comme c’est indiqué dans le cinquième commandement cité au début, Dieu nous demande d’honorer nos parents comme manière fondamentale et essentielle de préserver l’amour et l’harmonie familiale.

L’apôtre Paul encourage également les enfants à obéir à leurs « parents, selon le Seigneur, car cela est juste », et « agréable dans le Seigneur » (Éphésiens 6.1-3 ; Colossiens 3.20, LSG).

De plus, en revenant au livre des Proverbes, il contient des conseils précis pour les enfants afin qu’ils écoutent l’instruction de leur père et les conseils de leur mère, car en général, les enfants obéissants rendent leurs parents heureux et leur épargnent les chagrins que peuvent entraîner les mauvais choix (Proverbes 1.8 ; 10.1 ; 19.26, 27). C’est un bon principe à suivre.

Jésus est lui-même l’exemple par excellence. Bien qu’il soit divin, il a été, comme nous, un enfant sur cette terre, et il « était soumis » à ses parents, Marie et Joseph (Luc 2:51, LSG).

Nous pouvons également trouver des histoires sur le résultat du mépris envers nos parents. Dans 2 Samuel 15-18, nous rencontrons Absalom, fils du roi David, qui avait une mauvaise relation avec son père et qui a essayé de saper son autorité en tant que dirigeant d’Israël. Plus tard, Absalom s’est ouvertement rebellé contre David, ce qui a conduit à une guerre ouverte puis à sa mort précoce (2 Samuel 18.9, 10, 14, 15).

Bien qu’il s’agisse évidemment d’un cas extrême, lorsque nous lisons toute l’histoire, nous pouvons voir comment un début de rébellion et de méfiance peut s’aggraver et s’envenimer pour se transformer en émotions excessives et en comportements réactifs. Il existe des moyens plus sains de gérer le désaccord avec ses parents et la désapprobation de leurs méthodes que ceux d’Absalom.

Le respect des dirigeants civils

A police officer speaking to a car driver

Photo by Kindel Media

D’après la Bible, nous devons respecter les dirigeants gouvernementaux et ceux qui sont en position d’autorité au sein de notre communauté.

En effet, Paul nous demande de nous « [soumettre] aux autorités supérieures » (Romains 13.1, LSG)2. Imaginez une société où tout le monde respecte la loi et l’autorité !

Prenons un exemple qui nous montre comment nous pouvons respecter une personne en position d’autorité, même si nous désapprouvons sa conduite et ses motivations, même si nous nous opposons à elle directement !

Dans 1 Samuel 13.13, 14 ; 24.1-23, David a été oint comme futur roi d’Israël. Mais Saül, qui régnait encore à l’époque, était contrarié par la popularité croissante de David. Il était tellement jaloux de son successeur qu’il a essayé de le tuer !

Mais David a continué de respecter l’autorité du roi Saül, même lorsque ce dernier le maltraitait. David a eu l’occasion de riposter et de se débarrasser du roi, même que c’est ce que ses proches collaborateurs l’ont encouragé à faire. Mais il a choisi de préserver son intégrité et d’honorer la position de Saül.

Le respect des enseignants et des mentors

Dans la Bible, on retrouve des exemples de personnes qui respectaient ceux qui ont contribué au façonnement de leur vie et à leurs décisions.

Par exemple, prenons Timothée, un jeune homme dont l’apôtre Paul a été le mentor. Comme il a suivi attentivement ses conseils, il a été chargé d’importantes responsabilités, y compris d’être envoyé dans des endroits pour représenter Paul et agir en son nom (1 Timothée 1.1-4 ; 1 Thessaloniciens 3.2). Paul a même noté la façon dont Timothée honorait la foi de ses aînés, comme sa mère et sa grand-mère (2 Timothée 1.5, 6).

Et dans la dernière lettre de Paul à Timothée avant sa mort, il lui confie sa succession, l’encourageant à poursuivre son travail, comme un passage de flambeau (2 Timothée 4.1, 2, 5).

Expliquons ensuite pourquoi nous devrions respecter ces personnes qui sont plus âgées que nous ou qui occupent des positions d’autorité.

Pourquoi devrions-nous honorer et respecter nos aînés ?

Les personnes âgées jouent un rôle central dans la société. Certains sont comme les premiers coureurs d’une course à relais, attendant de passer le témoin au groupe suivant. D’autres sont encore forts et prêts à faire un autre tour. Quoi qu’il en soit, leurs expériences font d’eux des personnes précieuses.

Voici quelques raisons de les honorer :

Ils sont créés à l’image de Dieu

Tout d’abord, nos aînés sont des personnes créées à l’image de Dieu et, pour cette raison, ils méritent le respect qui devrait être accordé à chaque être humain.

Pourquoi donc ?

Dieu a créé d’innombrables choses de toutes sortes, mais il a fait quelque chose de spécial avec la race humaine. D’abord, il l’a créée à son image et à sa ressemblance (Genèse 1.26, 27 ; 5.1). Ensuite, contrairement aux autres créatures animées et inanimées (Psaumes 33.6, 9 ; Genèse 1), Dieu a pris le temps et fait l’effort de former l’être humain de ses propres mains. Puis, se penchant au-dessus de ce tout premier être, il « souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant » (Genèse 2.7, LSG).

Ce faisant, Dieu a conféré de l’honneur à la race humaine.

Ce récit est en harmonie avec la déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies, qui stipule que « tout être humain a le droit d’être traité avec dignité et respect3 ».

Ils sont des sentinelles de sagesse

Nos aînés ont acquis de la sagesse grâce à leur expérience. En les honorant et en les respectant, nous sommes en contact avec la source de leur sagesse. Il y aura toujours des choses que nous pourrons apprendre d’eux.

De plus, en raison de leurs diverses expériences de vie et des connaissances qu’ils ont accumulées, les aînés offrent souvent des conseils à ceux qui viennent après eux.

Ils ont appris de leurs erreurs et de leurs réussites. Ils peuvent donc nous aider à éviter ce qui pourrait freiner notre propre progression.

Un vieux proverbe africain nous rappelle que « ce qu’un vieil homme peut voir assis, un jeune homme ne peut le voir, même debout en haut d’un arbre au sommet d’une montagne ». Autrement dit, grâce à leur sagesse, les aînés peuvent voir plus loin que les gens plus jeunes.

Même si un « aîné » dans votre vie est plus jeune que vous, mais qu’il est en position d’autorité, vous pouvez toujours apprendre de son expérience et de son leadership.

Ils sont les gardiens de l’histoire

Certaines cultures maintiennent la tradition orale, et certaines choses importantes sont, encore aujourd’hui, transmises par le biais de récits. Ainsi, les aînés peuvent être des sortes de bibliothèques communautaires, remplis d’informations utiles et de points de vue à transmettre à la génération suivante.

Ils sont une source d’amour et de soutien émotionnel

Les membres âgés de notre famille sont une grande source d’amour et de soutien émotionnel dans les moments difficiles. Lorsque les temps sont durs, ils peuvent nous donner des conseils, pleurer avec nous et nous encourager.

Et ce n’est pas tout.

Lorsque nous soutenons nos aînés, ils se sentent valorisés et validés dans leurs expériences. Nous pouvons ainsi les aider à se sentir en sécurité en leur communiquant que quelqu’un les apprécie et veillera sur eux.

Un rapport de l’Université de Stanford de 2016 montre également que ce type d’interaction de soutien avec les aînés les aide à « ressentir une satisfaction émotionnelle, à être en meilleure santé physique et à avoir un meilleur rendement cognitif4 ».

Il est donc très important de traiter nos aînés avec respect, compréhension et gentillesse.

Trouvons maintenant des moyens pratiques de manifester ce type de respect.

Des moyens pratiques de faire preuve de respect envers nos aînés

En regardant simplement dans nos diverses cultures, nous pouvons trouver une multitude de façons d’honorer nos aînés. Les jeunes montrent parfois leur respect en s’inclinant devant eux. Dans d’autres cultures, la modestie dans le mode de vie montre que nous avons du respect pour la façon dont nous avons été éduqués.

Et bien qu’il soit essentiel d’apprendre les pratiques culturellement acceptables là où nous nous trouvons afin de ne pas sortir du lot involontairement ou de ne pas paraître irrespectueux, certains principes de respect transcendent la culture, la religion, la race et les époques.

Voici donc quelques façons de montrer du respect à nos aînés :

Le temps de qualité

En passant du temps avec nos aînés, nous leur montrons qu’ils valent la peine que nous prenions du temps pour eux, quitte à manquer certaines de nos propres activités. Nous pouvons ainsi par le fait même leur demander conseil ou faire des activités lors desquelles nous pouvons apprendre d’eux.

Pour passer du temps avec nos aînés, nous pouvons :

  • Manger avec eux
  • Leur enseigner de nouvelles compétences, comme l’utilisation d’un téléphone cellulaire, l’apprentissage d’une langue, etc.
  • Chanter ou jouer ensemble d’un instrument de musique
  • Aller marcher
  • Etc.

Grâce à de telles activités, vos aînés « auront le bonheur de voir le monde à travers un perspective plus jeune5 », créant ainsi un lien durable et de beaux souvenirs.

Mettre leurs besoins en priorité

En faisant des besoins des aînés une priorité, nous leur montrons également notre respect. Si une personne âgée monte dans le bus et entre dans une pièce où aucun siège n’est libre, nous pouvons lui offrir le nôtre. Nous pouvons aussi emmener les aînés de notre famille à leurs rendez-vous ou les accompagner à faire des courses.

Et quand ils sont âgés et qu’ils ont besoin de soins, les plus jeunes peuvent répondre à leurs besoins de base, leur offrir un soutien financier, leur offrir ce qu’ils aiment ou effectuer pour eux des tâches plus importantes qu’ils ne peuvent plus accomplir.

L’écoute active

L’écoute active et attentive est une autre façon de montrer du respect envers les personnes âgées. Il peut s’agir de leur donner le temps d’exprimer leur point de vue et de poser poliment des questions si nous ne les avons pas bien comprises.

Une conversation ne semble-t-elle pas toujours plus significative lorsque l’autre personne pose des questions, souhaite en savoir plus ou offre ses propres idées ou réactions au moment opportun ? Nous pouvons honorer nos aînés en leur accordant ce type d’attention bien méritée ; ils sauront ainsi qu’ils ont été entendus.

Les aimer

Nos aînés ont peut-être vécu beaucoup plus d’expériences que nous, mais ils ont toujours besoin d’amour, comme tout être humain à n’importe quel moment de sa vie. Les aimer sincèrement et non par intérêt personnel leur donnera le sentiment d’être valorisés et acceptés. Nous pouvons leur témoigner notre amour en:

  • Restant en contact régulier avec eux
  • Laissant nos enfants interagir avec eux
  • Leur montrant de l’affection
  • Respectant leurs opinions, leurs préférences et leurs choix, même si nous ne les partageons pas

Imaginez, par exemple, que vous êtes un jeune qui se prépare à entrer à l’université. Vous rencontrez des aînés fermement attachés à leurs traditions qui encouragent le mariage précoce. Ils n’ont jamais été à l’école et n’accordent aucune valeur à l’éducation formelle. En discutant avec vous, ils laissent entendre que vous devriez vous marier bientôt afin de rester fidèle aux pratiques culturelles.

Même si vous voyez l’importance de poursuivre vos études, vous pouvez écouter ce qu’ils ont à dire et leur montrer que vous comprenez leur opinion. Vous leur montrerez ainsi que vous la respectez et que vous êtes prêt.e à les écouter jusqu’au bout.

Vous pouvez reconnaître leurs expériences et leurs convictions tout en leur laissant le temps de réfléchir, même si vous pensez exactement le contraire de ce qu’ils pensent.

La clé consiste à éviter les frictions inutiles et les tentatives de les forcer à changer.

Mais vous vous demandez peut-être encore comment faire en cas d’aînés désagréables ? Que faire lorsque les désaccords sont plus sérieux qu’un simple point de vue par rapport à l’université ? Faut-il les respecter malgré leur comportement ? Et comment ?

Allons voir…

La gestion des aînés désagréables

An older man holding a lantern

Photo by Kindel Media

Il n’est, certes, pas facile de respecter les aînés désagréables, mais nous pouvons toujours les traiter comme nous aimerions être traités lorsque nous faisons des erreurs (Matthieu 7.12). Ce faisant, nous surmonterons le mal par le bien (Romains 12.21 ; Luc 6.27-29).

Il n’est pas ici question de tolérer les comportements égoïstes, durs ou blessants.

Mais dans les cas où nous devons interagir avec des aînés désagréables (ce qui est plutôt probable), voici quelques suggestions pour désamorcer diverses situations :

  • Reconnaître que même nos aînés sont des êtres humains qui font des erreurs.
  • Reconnaître que leurs croyances sont basées sur leurs propres expériences (ils n’ont pas les opinions qu’ils ont de manière arbitraire). Parfois, ils veulent simplement se sentir entendus et compris.
  • Leur demander poliment pourquoi ils voient les choses différemment ou ce qui les contrarie ou les inquiète. Discutez ensuite avec eux de manière respectueuse. Vous les aiderez ainsi à reconsidérer leurs actions, ce qui pourrait mener à une réconciliation.
  • Dans certaines situations tendues, l’éloignement respectueux pourrait être le meilleur moyen de désamorcer l’interaction désagréable.
  • N’oubliez pas que les comportements d’autrui ne sont pas une excuse pour notre mauvaise conduite. Ne baissez donc pas vos standards moraux et ne sacrifiez pas votre intégrité en suivant leur mauvais exemple.

L’amour et le respect, même envers les aînés désagréables, peuvent avoir sur eux un grand impact et faire fondre leur cœur. Cela peut prendre du temps, mais ultimement porter du fruit. Et Jésus-Christ est un bon exemple de la manière dont on peut tirer le meilleur parti même des situations hostiles (Hébreux 12.3 ; Matthieu 5.43, 44 ; 22.15-22 ; 26.47-56 ; Jean 8.1-11 ; 18.33-38).

Efforçons-nous donc, autant que possible, d’être gentils, doux, attentionnés et respectueux envers tous (Éphésiens 4.32).

Mais pour les cas où même nos meilleurs efforts ne fonctionnent pas, rappelons-nous qu’il y a des moments où nous devons établir des limites respectueuses avec nos aînés.

L’établissement de limites avec les aînés

Il peut y avoir des moments où les aînés, qu’il s’agisse de parents ou de personnes en autorité, imposent des exigences ou établissent des règles qui empiètent sur les droits et les convictions des autres. En établissant avec eux des limites basées sur des valeurs, nous pouvons avoir la chance de défendre ce qui est bien.

Par exemple :

Que faire si nos aînés exigent que nous fassions des choses qui peuvent nuire à notre santé mentale, physique ou spirituelle ?

Pour des idées, nous pouvons apprendre de personnes qui ont vécu des expériences similaires dans le passé. Et pour ce faire, la Bible est une excellente ressource.

Daniel refuse la nourriture du roi

Daniel était un jeune hébreu emmené en captivité à Babylone. Son éducation hébraïque lui a enseigné les principes de santé de Dieu selon lesquels il ne devait manger que des viandes pures (Lévitique 11 ; Deutéronome 14).

Cependant, ses ravisseurs, les Babyloniens, « comme d’autres nations païennes, mangeaient des viandes impures, des bêtes qui n’avaient pas été correctement tuées selon la loi lévitique (Lévitique 17.14, 15) ; et une partie des animaux consommés avaient d’abord été offerts en sacrifice à des dieux païens6 ».

Plus tard dans sa vie, Daniel est devenu stagiaire au service du palais du roi. Dans le cadre de sa préparation, il était nourri à partir même de la table du roi (Daniel 1.1-5). Cependant, il était convaincu qu’il devait respecter ces restrictions alimentaires plutôt que de nuire à son bien-être mental, physique et spirituel.

Ainsi, « Daniel résolut de ne pas se souiller par les mets du roi et par le vin dont le roi buvait, et il pria le chef des eunuques de ne pas l’obliger à se souiller » ni à boire le vin alcoolisé du roi (Daniel 1.8, LSG). Il a donc préféré demander respectueusement une alimentation composée de légumes, de céréales et de légumineuses, qu’il croyait meilleure pour son bien-être mental et physique.

De plus, il a demandé à l’intendant du roi de tester sa santé et sa force dix jours plus tard (Daniel 1.12-16).

Ainsi, bien qu’il ait exprimé son désaccord à l’intendant du roi, qui avait autorité sur lui, il a réussi à le faire calmement et respectueusement en proposant une autre option qui aurait le même (ou un meilleur) résultat que ce qui lui avait d’abord été offert.

Plutôt que de simplement refuser grossièrement la nourriture du roi, il en a fait une occasion de proposer autre chose en plus de permettre à une figure d’autorité de le mettre à l’épreuve.

De bons principes pour les interactions tendues

Un autre bon exemple se trouve plus loin dans le livre de Daniel, lorsque le décret d’un autre roi a porté atteinte à sa foi.

En tant que fidèle serviteur de Dieu, Daniel était un citoyen exemplaire, à tel point que le roi voulait le nommer administrateur auprès d’autres fonctionnaires du royaume. Cependant, certains de ces fonctionnaires jaloux ont persuadé le roi de promulguer une loi qui entrerait en conflit avec la foi de Daniel en Dieu seul.

Ce nouveau décret interdisait toute forme de culte à quiconque d’autre qu’au roi. Néanmoins, Daniel a continué de prier Dieu ouvertement.

Mais lorsqu’il a été accusé devant le roi de défier son autorité, ce dernier a reconnu que Daniel avait été un employé fidèle et responsable toutes ces années et il n’éprouvait aucun ressentiment à son égard. Le roi s’en est même pris aux fonctionnaires qui l’avaient trompé pour faire passer cette loi (Daniel 6.1-28) !

Les interactions désagréables et les désaccords peuvent être gérés plus facilement si nous suivons déjà et respectons l’autorité des anciens de toutes les manières qui ne franchissent pas nos limites.

Si vous êtes constamment fidèle, respectueux.se et obéissant.e envers vos aînés dans tous les autres domaines, il est plus facile d’aborder les zones de conflit. Vous aurez déjà établi votre intégrité en tant que membre diligent.e de la communauté, donc ils sont moins susceptibles de penser que vous agissez de manière défiante ou rebelle.

La décision de Pierre et des autres apôtres d’être loyaux envers Jésus

Nous pouvons également examiner la façon dont Pierre et d’autres apôtres ont été emprisonnés pour leur foi en Jésus-Christ et l’ordre qu’ils ont ensuite reçu de ne pas prêcher à son sujet. Les anciens religieux pensaient les faire taire par leurs restrictions.

Mais les apôtres leur ont-ils obéi ?

Non.

Ils leur ont plutôt répondu qu’il « faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Actes 5.29, LSG).

Ainsi, lorsqu’il s’agit de questions de conviction, de foi ou de liberté, nous devons parfois nous opposer afin de défendre ce qui est juste, ce qui commence par l’établissement de limites claires basées sur nos croyances fondamentales.

En général, cependant, il est bien pour tout le monde que nous ayons l’habitude d’être respectueux envers nos aînés.

Les avantages du respect

A father teaching his young daughter to wash her hands

Photo by CDC on Unsplash

Le respect de nos aînés est bénéfique pour le donneur comme pour le receveur. Voici comment :

La croissance personnelle

Le respect de nos aînés stimule la croissance personnelle. Nous apprenons à devenir patients, à nous maîtriser et à développer notre intelligence émotionnelle lorsque nous honorons les aînés. De plus, le sentiment d’être utile à quelqu’un nourrit notre estime de nous-même.

Lorsque nous sommes au service des autres, nous cultivons également notre altruisme, principe qui fait de nous des personnes plus satisfaites dans la vie, le service nous empêchant de ne penser qu’à nous-mêmes. En outre, le fait d’éviter d’élargir nos horizons afin d’inclure les autres et leurs besoins peut même déclencher chez nous de l’anxiété et de la dépression7. Il n’est donc pas étonnant que la Bible nous encourage à ne pas veiller qu’à nos « propres intérêts », mais à considérer aussi « ceux des autres » (Philippiens 2.4, LSG).

Le respect habituel forme également le caractère, influençant « notre destinée pour le temps présent et pour l’éternité8 ».

La promotion de la santé mentale

Les interactions respectueuses avec nos aînés favorisent l’équilibre de vie et procurent un sentiment de satisfaction et d’utilité, améliorant ainsi notre santé mentale.

En étant prêts à apprendre d’eux, nous développons également plus facilement notre pensée critique et nos compétences en résolution de problèmes, lesquelles sont essentielles à la réussite9.

La promotion de l’unité

Le respect des aînés favorise également l’unité, car il comble le fossé intergénérationnel, favorise l’amour et crée un lien unificateur dans la communauté. En effet, l’amour et le respect déclenchent une réponse et une affection similaires chez ceux qui en sont les bénéficiaires10.

De plus, en respectant nos aînés, nous donnons un bon exemple aux générations suivantes, les encourageant à valoriser l’empathie, la compassion et la gentillesse.

Le respect des aînés demeure essentiel de nos jours

Le fait d’honorer nos aînés a des effets considérables, favorisant la croissance et renforçant les relations. En étant aimables et affectueux envers ceux qui nous entourent, nous améliorons non seulement leur vie, mais aussi la nôtre.

Ainsi, même à notre époque, le respect de nos aînés est toujours essentiel. C’est donc pourquoi son importance est soulignée dans la Bible. En étant polis et patients même envers ceux qui ne le méritent pas toujours, nous pouvons gagner leur cœur et promouvoir l’unité communautaire.

Et par-dessus tout, comme nous avions besoin de nos aînés quand nous étions plus jeunes, ils méritent que nous les honorions en retour pour leur contribution à notre vie.

Pensez maintenant aux personnes âgées qui vous entourent ainsi qu’à leurs besoins. Voyez ensuite comment vous pourriez leur apporter du réconfort et de l’espoir, puis chérissez les moments que vous avez le privilège de passer avec elles

  1. Respect, The Britannica Dictionary, https://www.britannica.com/dictionary/respect []
  2. Voir aussi 1 Pierre 2.13-17 ; Marc 12.17 ; Hébreux 13.17. []
  3. Rule of Law and Human Rights, The United Nations, https://www.un.org/ruleoflaw/rule-of-law-and-human-rights/ []
  4. “Older people offer resources that children need, Stanford report says,” Stanford Report, September 8th, 2016 https://news.stanford.edu/stories/2016/09/older-people-offer-resource-children-need-stanford-report-says []
  5. Idem. []
  6. Nichol, Francis D., ed. 1977. The Seventh-Day Adventist Bible Commentary. Vol. 4. Review and Herald Publishing Association. []
  7. Philippi, Carissa. The Relationship Between Self-Focus and Anxiety, University of Missouri-St Louis, https://irl.umsl.edu/urs/39/ []
  8. White, Ellen G., Les paraboles de Jésus, (Éditions S.D.T., 1977), p. 310 []
  9. Stanford Report []
  10. Price-Mitchell, Marilyn Ph.D., The Language of Respect: Walking our talk with teenagers. Psychology Today, February 10, 2014
    https://www.psychologytoday.com/us/blog/the-moment-of-youth/201402/the-language-of-respect []

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