Pourquoi y a-t-il de la souffrance dans le monde ?
Il suffit d’allumer la télévision ou de faire défiler les réseaux sociaux pour être submergé par de gros titres contenant des mots clés tels que :
Meurtre. Violence. Attaque terroriste. Guerre. Catastrophe naturelle.
La souffrance humaine est partout. Et lorsque la douleur et le désespoir entrent dans notre vie ou dans celle de ceux qu’on aime, nous commençons à poser de plus grandes questions.
Vous pourriez être dans une relation abusive. Un membre de votre famille pourrait être en train de mourir du cancer. Vous pourriez éprouver des difficultés financières même si vous tentez si fort d’être économe. Ces situations sont toutes douloureuses et difficiles, nous poussant à nous demander pourquoi.
Pourquoi tant de choses vont-elles mal ? Pourquoi Dieu permet-il la souffrance ?
Il n’y a pas de réponses faciles.
Il s’agit d’un sujet qui nous touche au plus profond de nous-même et qui suscite beaucoup d’émotions. Nous ne pouvons donc pas ignorer une telle souffrance.
En même temps, nous pouvons être encouragés par le fait que la Bible nous montre la vue d’ensemble, nous aidant à comprendre pourquoi le monde est à ce point brisé — pourquoi il n’y a parfois ni logique ni explication à notre souffrance.
Les Écritures nous montrent également que Dieu comprend notre souffrance, toute notre souffrance. Nous faisons tous partie d’une histoire bien plus grande que nous et, heureusement, cette histoire se terminera un jour par l’éradication du péché et de toute la douleur et de toute la souffrance qu’il engendre.
Explorons donc la réalité et l’espoir que nous trouvons dans la Bible sous différents angles :
D’où la souffrance vient-elle ?

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Très simplement, la souffrance est le résultat du péché dans notre monde. La Bible nous enseigne que le péché est la transgression de la loi d’amour de Dieu (1 Jean 3.4 ; Romains 13.10). Le péché, donc, est comme la force opposée à l’amour pur et désintéressé.
Le péché est d’abord entré dans l’univers il y a très longtemps par l’entremise d’un bel ange qui s’appelait Lucifer. L’orgueil et la rébellion ont commencé à grandir dans son cœur, au point où il s’est entièrement opposé à Dieu et a reçu le nom de Satan, un mot signifiant « ennemi » (Apocalypse 12.7-9). Il est ensuite venu sur cette terre et a tenté Adam et Ève, les premiers humains, de se méfier de Dieu et de le désobéir (Genèse 3).
Jusqu’à leur interaction avec Satan, Adam et Ève vivaient dans le monde parfait que Dieu avait créé. Un monde sans souffrance. Mais étant donné que Dieu valorise le libre arbitre, lequel doit exister pour que l’amour existe, il ne leur a pas refusé l’option de le désobéir, option représentée par un arbre au milieu du jardin où ils vivaient. Il s’agissait de « l’arbre de la connaissance du bien et du mal » (Genèse 2.9). Dieu les a avertis de ne pas manger le fruit de cet arbre, mais les a tout de même laissé choisir. (Genèse 2.16, 17)
Puis Satan, déguisé en créature magnifique, s’est approché d’Adam et d’Ève, les tentant de douter des instructions de Dieu, de douter de son amour et de sa justice. L’ennemi les a incités à manger du fruit de cet arbre et à acquérir la connaissance qu’il leur apporterait. Et même s’ils avaient vécu dans l’amour de Dieu et qu’ils se souvenaient de son avertissement concernant cet arbre, ils ont été séduits par cette connaissance supplémentaire, celle du bien et du mal. (Genèse 3.1-7)
Étant les tout premiers humains, ils n’avaient vécu que dans un monde parfait et avaient bénéficié d’une communion face à face avec Dieu. Ils représentent toute l’humanité car ils avaient tout en leur faveur… Pourtant, ils ont décidé de découvrir ce qu’il y avait d’autre, ce que Dieu connaissait qu’ils ne connaissaient pas.
Et c’est ainsi que cette décision d’Adam et Ève a introduit le péché et l’égoïsme dans notre monde. N’importe quel autre être humain aurait fait le même choix. Le péché est donc devenu la réalité de l’existence même des êtres humains. Nous connaissons maintenant à la fois le bien et le mal, les deux étant constamment présents et entremêlés autour de nous.
Mais pourquoi Dieu a-t-il permis que cela se produise ?
Pour répondre à cette question, nous devons revenir à l’histoire de Lucifer. L’univers était parfait. Dieu est bon, et tout ce qu’il crée est bon (Genèse 1.31). Ainsi, tout dans l’univers était parfait, y compris les anges.
Mais comme Dieu est amour, il doit également accorder le libre arbitre. Il ne peut forcer les êtres qu’il crée à le suivre, car c’est une relation basée sur l’amour qu’il veut avoir avec eux.
Lucifer est la première créature à avoir choisi son propre chemin plutôt que la bonté des voies de Dieu.
Et il n’était pas qu’un ange ordinaire. D’après Ézéchiel 28, il était un « chérubin protecteur » (verset 14, LSG), ou « un chérubin oint, qui couvrait » (Darby), soulignant son rang élevé.
Selon le verset 12, Lucifer mettait « le sceau à la perfection… étai[t] plein de sagesse, parfait en beauté » (LSG). Ce passage s’adressant à Lucifer se poursuit ainsi : « Tu étais intègre dans tes voies, depuis le jour où tu fus créé jusqu’à celui où l’iniquité a été trouvée chez toi. » (verset 15)
L’iniquité, un mot qui signifie « rébellion » s’est développée dans le cœur de Lucifer. Il est devenu si fier de lui-même qu’il voulait prendre la place de Dieu. Il s’est dit :
« Je monterai au ciel, j’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu ; je m’assiérai sur la montagne de l’assemblée, à l’extrémité du septentrion ; je monterai sur le sommet des nues, je serai semblable au Très-Haut. » (Ésaïe 14.13, 14, LSG)
Ces idées étant restées dans son cœur, il a commencé à les partager avec d’autres anges, qu’il a convaincus de se joindre à lui. Enfin, la rébellion qui a commencé dans le cœur de Lucifer s’est transformée en rébellion totale dans le ciel. Voici comment Jean la décrit dans Apocalypse 12.7-9 :
« Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent, mais ils ne furent pas les plus forts, et leur place ne fut plus trouvée dans le ciel. Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. » (LSG)
Satan (son nouveau nom décrivant comment il est devenu l’ennemi de Dieu) a été chassé du ciel avec ses anges. Jésus a même dit : « Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair » (Luc 10.18, LSG).
Puis il s’est retrouvé sur cette planète.
Il est vrai que Dieu aurait pu détruire Satan et ses anges à ce moment-là. Il aurait pu tout arrêter avant que le péché et le mal ne se répandent.
Alors pourquoi ne l’a-t-il pas fait ?
Tout revient au fait que Dieu est amour (1 Jean 4.8). Et comme Dieu d’amour, il a donné à chacun de ses êtres créés le libre arbitre, car ce libre arbitre est le seul moyen par lequel il peut réellement avoir une relation basée sur l’amour avec ses créatures, ce qu’il ne veut surtout pas perdre !
Par amour, Dieu a dû permettre aux conséquences des choix de Lucifer de devenir claires au fil du temps. S’il avait détruit Lucifer immédiatement, les autres anges se seraient demandé si Lucifer aurait pu avoir raison. Ils auraient pu continuer de servir Dieu par peur d’être détruits. Ils auraient pu penser qu’après tout, il ne leur accordait pas le libre arbitre absolu.
Les autres anges avaient besoin de voir la loi divine d’amour en contraste avec les voies pécheresses et égoïstes de Lucifer afin de savoir que Dieu était juste. Ils devaient également comprendre les conséquences du péché.
De cette manière, les anges, et tous les êtres créés, seraient capables de servir Dieu par amour.
Et ce même libre arbitre est offert à toute l’humanité. Étant donné l’existence d’une option s’opposant à Dieu, elle nous a été révélée, et c’est Satan, le premier à l’avoir choisie, qui la perpétue.
Par conséquent, la terre est elle-même devenue maudite (Genèse 3.17-19) et l’égoïsme a immédiatement fait son apparition. Adam et Ève se sont sauvés pour se cacher de Dieu et ils ont commencé à jeter le blâme l’un sur l’autre pour leur propre décision. Le péché était déjà à l’œuvre.
Puis Adam et Ève ont rapidement été confrontés à une autre tragédie lorsque leur fils aîné, Caïn, a tué leur autre fils, Abel (Genèse 4.8).
De là, les effets du péché n’ont fait que se multiplier. Les êtres humains sont devenus égoïstes, orgueilleux, meurtriers, trompeurs et indifférents aux besoins des autres. Les merveilleuses caractéristiques de l’amour, comme l’empathie, la compassion, la paix et la joie ont été confrontés à leurs contraires : l’égoïsme, la haine, la tourmente et le désespoir.
C’est ce qui s’est passé quand les gens ont choisi la voie du péché plutôt que de s’en tenir à la voie de l’amour de Dieu. Déjà au temps de Noé, la description biblique du monde va comme suit :
« La méchanceté des hommes était grande sur la terre, et… toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour uniquement vers le mal. » (Genèse 6.5, LSG)
Dieu a dû purifier le monde par un déluge, parce que la destruction et le mal causés par le péché avaient véritablement plongé le monde dans le malheur, un malheur si grand qu’il est écrit, dans la Bible, que Dieu était « affligé en son cœur » (Genèse 6.6, LSG).
Mais bien que le déluge ait ralenti la progression du péché, il n’y a pas mis un terme.
Le péché a continué à se répandre avec tout le mal, la douleur et la souffrance qu’il entraîne. Aujourd’hui, nous voyons partout cette relation de cause à effet. Examinons maintenant trois façons différentes dont le péché nous affecte.
Les effets systémiques du péché

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Le péché a entraîné la chute du monde, lequel est dorénavant rempli de douleur et de souffrance. Souvent, cette souffrance est aléatoire, ou accidentelle, sans explication logique directe.
Des facteurs liés au péché ont créé, tout au long de l’histoire, un environnement où la douleur, la tragédie et la souffrance sont toujours possibles. Il en résulte des malheurs, comme la guerre, l’avarice, l’orgueil, la corruption et la détérioration de l’environnement.
Une personne peut être née dans un foyer violent.
Un pays innocent peut être attaqué par une nation voisine.
Vous pourriez vous retrouver dans un terrible accident de la route.
Dans chacune de ces situations, la victime n’a rien fait pour s’attirer de la souffrance. Ce sont tous des effets d’un monde déchu et rempli de péché.
Parfois, cependant, le diable peut perpétrer des attaques plus directes. Voici plus de détails.
Les attaques spirituelles
La Bible nous rappelle que, dans notre monde pécheur, notre « adversaire [ennemi], le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera » (1 Pierre 5.8, LSG).
Puis dans Apocalypse 12.12, on peut lire ceci :
« Le diable est descendu vers vous, animé d’une grande colère, sachant qu’il a peu de temps. » (LSG)
Parfois, la souffrance est une attaque personnelle de sa part.
Nous voyons un exemple de ce principe dans la vie de Job, qui est racontée dans la Bible. En très peu de temps, il a perdu tous ses enfants et tous ses revenus (voir Job 1, 2). Ensuite, il a aussi perdu sa santé lorsque des plaies douloureuses sont apparues sur tout son corps.
C’est le diable qui était derrière toute cette souffrance, car il mettait Job à l’épreuve pour voir s’il se détournerait de Dieu quand tout irait mal dans sa vie. (Job 1.9-12)
L’auteur de l’histoire souligne le fait que Job était une personne droite et intègre (Job 1.1). Parfois, les fidèles disciples de Dieu peuvent, encore aujourd’hui, être victimes de ce genre d’attaque.
Par exemple, vous pourriez contracter une maladie soudaine et inexplicable. Ou les gens pourraient se retourner contre vous à cause de votre foi. De telles situations sont inattendues et souvent complètement hors de notre contrôle.
D’autres fois, par contre, la souffrance peut être le résultat de décisions personnelles.
La responsabilité personnelle
Étant donné que nous vivons dans un monde déchu et que nous avons une propension au péché, nous faisons parfois des choix qui contribuent à notre souffrance ou qui nous causent du tort. Par exemple, la négligence de la santé physique peut contribuer à la maladie. Et la négligence d’un ami ou d’un membre de la famille peut causer des blessures émotionnelles et endommager les relations.
Bien sûr que Dieu ne souhaite pas nous voir souffrir. Mais la souffrance peut être une conséquence naturelle de nos choix.
Pensez-y de cette façon :
Si vous êtes parent, vous avez probablement averti votre enfant de ne pas toucher à la cuisinière lorsqu’elle est chaude. Vous voulez garder votre enfant en sécurité.
Mais que se passe-t-il si votre enfant décide quand même d’y toucher ?
L’enfant risque de se brûler et de ressentir de la douleur. Le parent qui aime son enfant n’hésitera toutefois pas à réconforter son enfant et à soigner sa brûlure.
Cette expérience devrait apprendre à votre enfant une leçon importante, celle de ne pas toucher à la cuisinière lorsqu’elle est chaude.
De la même manière, Dieu nous donne des limites et des conseils sur la façon de vivre de manière saine et sécuritaire, mais lorsque nous ne respectons pas ces limites, nous apprenons parfois à nos dépens.
Si nous choisissons de nous enivrer puis de prendre le volant de notre voiture, nous nous mettons en danger d’un accident de voiture dans lequel nous pourrions être blessés ou blesser d’autres personnes.
Si nous nous engageons dans des comportements sexuels qui vont à l’encontre des principes bibliques, nous nous exposons à des maladies indésirables, à des émotions confuses et à des grossesses non planifiées.
Même là, Dieu ne nous souhaite aucun mal.
Le péché existe dans notre monde, parce que nous l’avons laissé entrer—donc, par souci d’équité envers notre choix de le connaître, il laisse la cause et l’effet suivre leur cours. Mais tout au long de ce processus, il est là pour nous réconforter et nous encourager à emprunter un meilleur chemin.
En fait, nos croyances au sujet de la souffrance influencent la façon dont nous y faisons face et trouvons du réconfort. Nos croyances peuvent nous mener au désespoir ou nous donner de l’espoir. Voilà pourquoi il est si important de clarifier nos croyances au sujet de la souffrance.
Dans la section suivante, nous examinerons certaines croyances très courantes et les évaluerons à la lumière de la Bible.
Certaines croyances répandues sur la souffrance

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La souffrance n’a souvent pas d’explication claire. Même avec un cadre biblique du péché et de ses effets, nous pouvons encore avoir du mal à comprendre pourquoi nous, ou nos proches, éprouvons autant de difficultés. Il peut donc être facile d’adopter des croyances sur la souffrance qui ne sont pas en accord avec les Écritures.
Nous examinerons trois croyances clés :
- La souffrance est une punition pour quelque chose que vous avez fait, vous, vos proches ou vos ancêtres.
- La souffrance est le résultat d’une malédiction ou d’une autre forme de sorcellerie.
- La souffrance est une question de destin ou de volonté de Dieu.
Voici donc ce que les Écritures ont à dire sur chacune de ces croyances :
La souffrance comme punition
Beaucoup croient que la souffrance est une punition divine parce que nous avons fait quelque chose de mal. Et selon cette croyance, même si vous n’avez rien fait de mal, un proche, un parent ou un ancêtre peut avoir fait quelque chose pour lequel vous payez maintenant.
Il est intéressant de noter que les Juifs du temps de Jésus croyaient également à ce mensonge. Lorsque lui et ses disciples ont rencontré un homme aveugle, ces derniers lui ont demandé :
« Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » (Jean 9.2, LSG)
Jésus a clairement indiqué que ce n’était ni l’un ni l’autre.
Oui, nous pouvons par moments subir les conséquences naturelles de nos décisions (comme nous l’avons souligné avec l’illustration de la cuisinière), mais Dieu ne nous punit pas pour nos décisions.
Et il ne nous punit certainement pas pour les péchés des autres. Nous sommes tenus personnellement responsables uniquement des péchés que nous commettons nous-mêmes :
« L’âme qui pèche, c’est celle qui mourra. Le fils ne portera pas l’iniquité de son père, et le père ne portera pas l’iniquité de son fils. La justice du juste sera sur lui, et la méchanceté du méchant sera sur lui. » (Ézéchiel 18.20, LSG)
Si nous lisions tout le passage (Ézéchiel 18.4-20), nous verrions qu’un père peut choisir de pécher, mais qu’un fils peut voir le péché de son père et choisir de vivre différemment. Le fils ne sera donc pas responsable des péchés de son père.
Cependant, si nous faisons de mauvais choix semblables à ceux de nos ancêtres ou de nos proches, nous pourrons faire face à des conséquences semblables aux leurs.
Dans Exode 20.5, 6, Moïse rapporte que Dieu parle et dit qu’il « visite l’iniquité des pères sur les fils, sur la troisième et sur la quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui use de bonté envers des milliers de ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements » (Darby).
Encore une fois, nous subissons les conséquences des péchés de nos ancêtres ou de nos parents lorsque nous choisissons de suivre leurs traces. Mais lorsque nous aimons et suivons Dieu, nous faisons l’expérience de son amour fidèle en retour.
Ces passages insistent sur le fait que nous sommes personnellement responsables de nos décisions.
Les malédictions
La croyance aux malédictions et à la sorcellerie est courante dans la culture africaine. Comme l’a souligné un pasteur du Nigéria, même les chrétiens croient que de nombreuses choses peuvent être maudites : « une famille, un mariage, une terre, un bâtiment, un lieu de travail, même une église1. » Ils vivent dans la peur constante de ces malédictions que les sorciers prétendent pouvoir infliger aux gens2.
Le cadre biblique reconnaît que la sorcellerie et le spiritisme sont réels et dangereux.
Cependant, bien des gens ne comprennent pas leur fonctionnement. Dans ces cultures, beaucoup pensent qu’ils peuvent utiliser la sorcellerie ou le spiritisme pour manipuler les fantômes ou les esprits. Mais d’après la Bible, les fantômes et les esprits sont en réalité des anges maléfiques, ceux-là même qui ont été chassés du ciel avec Satan. (Apocalypse 12.7-9)
La bonne nouvelle, c’est que Jésus a donné à ses disciples le pouvoir sur les démons et les esprits malins (Luc 9.1). Nous n’avons pas à craindre le pouvoir des sorcières, car Dieu est plus puissant et il a promis de nous protéger (Psaume 91).
Mais vous vous demandez peut-être, alors, pourquoi la Bible parle des « malédictions de Dieu » ?
Ces malédictions sont différentes des malédictions démoniaques ou spiritualistes auxquelles nous pensons.
La malédiction ultime est celle du péché, soit la mort éternelle. Mais cette malédiction n’a aucun pouvoir sur nous lorsque nous choisissons de suivre Jésus (Galates 3.10-13). En tant que donneur de vie, il nous reconnecte à Dieu afin que nous ne soyons plus sous cette malédiction mortelle.
La Bible parle également du concept de bénédictions et de malédictions. Cependant, dans ce contexte, les malédictions ne sont pas des sorts maléfiques, mais plutôt des conséquences de la désobéissance (Deutéronome 30.19).
Le destin et la volonté de Dieu
Bien des gens croient aussi que la souffrance relève simplement du destin ou que Dieu a prévu que nous fassions l’expérience d’une certaine souffrance.
Cette façon de voir les choses, par contre, contredit le concept biblique d’un Dieu d’amour. Les Écritures nous présentent un Dieu qui nous aime et qui a fait tout son possible, jusqu’à donner sa vie, pour nous offrir ce qu’il y a de meilleur. Il ne nous inflige pas délibérément de mauvaises choses. (Lamentations 3.33)
Oui, il nous permet de vivre les effets systémiques du péché ainsi que les conséquences de nos propres décisions. Il peut également nous laisser subir des attaques spirituelles, mais dans tout cela, il comprend notre souffrance, car il a lui-même souffert (Ésaïe 53.3-6). Il est venu dans ce monde et a vécu notre souffrance afin de nous comprendre et de nous aider (Hébreux 2.18).
Découvrez cette perspective biblique dans la section suivante.
Ce que la Bible enseigne sur la souffrance

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La Bible enseigne que la souffrance est la réalité d’un monde pécheur où les voies du Dieu d’amour ne sont pas suivies. Tant que les gens choisiront des comportements contraires à la loi de Dieu, tels que le vol, le mensonge et le meurtre (Exode 20.3-17), la possibilité de la souffrance sera présente. Cependant, la Bible nous montre aussi que Dieu peut prendre notre souffrance et en faire quelque chose de bon (Jacques 1.2-4).
Bien sûr que Dieu ne souhaite jamais notre souffrance. Mais de la souffrance déjà présente, il peut du moins faire surgir de bonnes choses.
De plus, Dieu vit notre souffrance avec nous. Il a été rejeté par son peuple, abandonné dans ses moments les plus difficiles, trahi par l’un de ses disciples, puis humilié, torturé et tué. Et c’est à cause de ces souffrances qu’il peut sympathiser avec nous, nous réconfortant et nous donnant l’espoir d’une vie sans souffrance.
Explorons donc chacun de ces points plus en détail.
La souffrance peut apporter du bien dans notre vie
Dans son épître, Jacques dit aux chrétiens de « regarder comme un sujet de joie » les épreuves et les difficultés. Pourquoi donc ? Parce que « l’épreuve de votre foi produit la patience » (Jacques 1.2, 3, LSG), c’est-à-dire que la souffrance, qui semble si mauvaise sur le moment, peut néanmoins apporter du bien dans notre vie.
À l’époque de l’écriture des épîtres (lettres) du Nouveau Testament, les chrétiens de partout dans l’Empire romain vivaient de la persécution pour leur foi.
Jacques tenait à ce qu’ils sachent que leurs expériences n’étaient pas en vain.
Pierre a lui aussi envoyé un message similaire aux chrétiens persécutés :
« Résistez [au diable] avec une foi ferme, sachant que les mêmes souffrances sont imposées à vos frères dans le monde. Le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés en Jésus-Christ à sa gloire éternelle, après que vous aurez souffert un peu de temps, vous perfectionnera lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables. » (1 Pierre 5.9, 10, LSG)
Encore une fois, du bien est sorti de leurs épreuves. Et à travers tout cela, Christ était là pour les établir, les fortifier et les soutenir.
Paul propose également cet argument :
« Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. » (Romains 8.28, LSG)
Dieu ne nous laisse pas souffrir pour rien. Il souhaite plutôt utiliser notre souffrance afin qu’elle devienne une expérience qui en vaut véritablement la peine… comme il l’a fait dans la vie de Joseph.
En effet, Joseph a vécu toutes sortes de difficultés lorsque ses frères, par jalousie, l’ont vendu en esclavage (Genèse 37.18-28). Ce n’est pas Dieu qui a causé cet événement, mais il a permis que la méchanceté suive son cours.
Mais Dieu n’a tout de même pas permis que l’esclavage de Joseph en Égypte ne serve à rien. Il a aidé Joseph à grandir en intégrité et en sagesse jusqu’à ce qu’il devienne le vice-commandant d’Égypte. Grâce à son don divin d’interpréter les rêves, le Pharaon lui a donné un poste très important, ce qui lui a permis de sauver toute la nation égyptienne ainsi que les nations environnantes (y compris sa famille) d’une famine sévère. (Vous pouvez lire l’histoire en entier dans Genèse 41-45.)
À la fin, plutôt que d’être amer quant aux circonstances de sa vie, Joseph a pu dire ceci à ses frères :
« Vous aviez médité de me faire du mal : Dieu l’a changé en bien, pour accomplir ce qui arrive aujourd’hui, pour sauver la vie à un peuple nombreux. » (Genèse 50.20, LSG)
Lorsque nous considérons notre souffrance du passé, nous pouvons voir comment Dieu l’a transformée en bien. Mais dans la tourmente, la meilleure chose à faire est de nous rappeler qu’il est avec nous. Voilà notre prochain sujet.
Dieu est avec nous et il souffre avec nous
Le Dieu de la Bible ne nous regarde pas de loin lorsque nous souffrons. Il connaît la douleur du péché et de ses effets sur ce monde, parce qu’il en a lui-même souffert.
Selon Paul, dans 2 Corinthiens 5.21, il est devenu péché pour nous. Comment décrire son expérience ?
Il s’est senti complètement seul et impuissant sous un lourd fardeau (Luc 22.44).
Il était dans l’agonie la plus totale et a supplié Dieu de l’en libérer (Matthieu 26.38, 39).
Il a été horrifié par l’impression d’être séparé de Dieu (Matthieu 27.46).
Ésaïe a prophétisé que Jésus, en tant que Fils de Dieu, s’identifierait à nos souffrances :
« Cependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé ; et nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie ; et l’Éternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous. » (Ésaïe 53.4-6, LSG)
Lorsque nous ressentons la douleur de notre souffrance, sachons que Dieu est là et qu’il comprend ce que nous vivons. Il nous offre espoir et réconfort, parce qu’il est passé par là.
Et c’est notamment pour rendre possible un monde sans souffrance qu’il est passé par là.
Dieu a un plan pour mettre fin à la souffrance
Dieu a permis que le péché et la souffrance existent dans notre monde pour une raison. Il peut ainsi nous aider à reconnaître que ses voies sont caractérisées par l’amour, conçues pour nous protéger du péché et du mal. Pendant ce temps, il donne également à Satan le temps de montrer son vrai visage afin de convaincre le monde entier que ses voies sont mauvaises.
C’est à ce moment-là seulement que Dieu pourra mettre un terme au péché de manière juste et équitable.
Bien que toute la souffrance que nous vivons en ce moment ne soit pas idéale, c’est le moyen le plus idéal d’atteindre un monde sans souffrance. Elle fait partie du plan de Dieu pour nous amener à quelque chose de bien meilleur.
Les deux derniers chapitres de l’Apocalypse (21 et 22) décrivent la nouvelle terre que Dieu va créer un jour. Le passage insiste sur le fait que, dans ce monde, Dieu « essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu » (Apocalypse 21.4, LSG).
Cette promesse nous donne de l’espoir lorsque nous souffrons.
De quelles autres manières pouvons-nous trouver de l’espoir et du réconfort ?
Comment trouver de l’espoir et du réconfort en Christ lorsque nous sommes dans la souffrance

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Lorsque nous sommes dans la souffrance, il est toujours réconfortant de savoir que nous ne sommes pas seuls, que quelqu’un comprend ce que nous traversons.
Christ nous offre ce réconfort :
« Car, puisqu’il a lui-même été éprouvé dans ce qu’il a souffert, il peut secourir ceux qui sont éprouvés. » (Hébreux 2.18, BDS).
Nous pouvons nous tourner vers lui et savoir qu’il est avec nous et qu’il nous offre sa grâce, sa paix et sa guérison, choses que nous recevons parfois directement en passant du temps avec lui et dans sa Parole. D’autres fois, il utilise des personnes intermédiaires.
Voici quelques moyens pratiques de chercher du réconfort :
La prière
Quand nous prions, nous nous lions au Dieu qui nous comprend et qui comprend nos difficultés. (Ésaïe 63.9)
Alors, à quels sujets devriez-vous prier lorsque vous vous sentez découragé.e ?
Vous n’êtes peut-être pas prêt.e à remercier Dieu ou à le louer. Et vous pouvez avoir l’impression que prier pour votre situation ne servirait à rien.
Mais votre prière peut être aussi simple que de dire à Dieu ce que vous traversez en ce moment. Dites-lui tout ce qui vous frustre et vous dérange. Il peut le supporter.
Jésus nous en a donné un exemple lorsqu’il a prié ouvertement et honnêtement son Père à Gethsémané et sur la croix (Matthieu 27.46 ; Marc 14.32-36). Il n’avait pas peur d’exprimer ses émotions… ce qui nous amène à notre prochain sujet.
N’hésitez pas à pleurer
Le chagrin est une réaction saine à toute forme de perte que nous pouvons subir, que ce soit la perte d’un être cher, la perte de notre santé ou la perte d’une autre chose précieuse à nos yeux.
Les exemples bibliques de personnes en deuil nous donnent la permission de pleurer plutôt que de cacher ce que nous traversons ou de faire semblant de ne pas être tristes.
Pensez simplement aux nombreux psaumes qui expriment la tristesse, la frustration, la colère ou le désespoir (Psaumes 22, 42, 109). Chacun d’eux nous rappelle que la meilleure façon de gérer notre peine est de la confier à Dieu de manière ouverte et honnête.
Aujourd’hui encore, de nombreuses cultures découragent l’expression du chagrin. La culture juive, par contre, depuis l’époque biblique jusqu’à maintenant, a de nombreuses traditions et pratiques qui permettent d’exprimer son chagrin pour y passer au travers.
Parmi ces pratiques, on retrouve la keriyah, le déchirement des vêtements pour exprimer un profond chagrin3. Dans de nombreux passages bibliques, on voit des gens déchirer leurs vêtements et revêtir un sac et de la cendre lorsqu’ils vivent d’intenses émotions négatives (Genèse 37.29, Esther 4.1, Job 1.20). Bien que cette pratique soit peu courante aujourd’hui, elle nous rappelle qu’il est acceptable d’exprimer notre chagrin lorsque nous sommes en deuil.
Cherchez le soutien communautaire
Lorsque nous faisons face à des difficultés, notre entourage peut jouer un rôle majeur dans notre guérison et notre capacité à continuer d’avancer dans la vie.
Après tout, Dieu nous a créés pour vivre en communauté les uns avec les autres, et il nous encourage avec les mots de l’apôtre Paul à porter « les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ » (Galates 6.2, LSG).
Alors, qui sont les quelques personnes dans votre vie à qui vous pouvez vous adresser ? Confiez-lui vos difficultés et la manière dont elles peuvent vous soutenir en ce moment.
À d’autres moments, vous pourriez avoir besoin de plus d’aide que ce qu’un ami ou un membre de votre famille peut vous offrir. Si c’est le cas, il peut être sage de chercher un.e thérapeute professionnel.le ou du soutien en santé mentale. Il n’y a aucun mal ni aucun égoïsme là-dedans. Prendre soin de notre santé mentale est tout aussi important que de prendre soin de notre santé physique, et lorsque nous le faisons, nous sommes plus efficaces et pouvons mieux bénir ceux qui nous entourent.
Concentrez-vous sur les promesses de Dieu

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La lecture et la mémorisation des promesses de Dieu peut nous donner le courage de continuer d’avancer lorsque la vie nous paraît difficile.
Nous ne trouverons pas nécessairement la réponse à toutes nos questions sur la souffrance, mais ses promesses peuvent nous aider à compter sur sa bonté et sa puissance, même lorsque nous ne comprenons pas nos circonstances.
Voici quelques promesses pour vous aider à commencer :
« Et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous. » (1 Pierre 5.7, LSG)
« C’est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et lors même que notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. » (2 Corinthiens 4.16-18, LSG)
« Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde. » (Jean 16.33, LSG)
« Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ. » (Philippiens 4.6-7, LSG)
La Bible nous aide à faire face à notre souffrance avec l’espoir qu’elle passera et qu’elle ne sera pas vaine
La souffrance est entrée dans notre monde à cause du péché, c’est-à-dire la transgression de la loi d’amour de Dieu, et tant que le péché existera, la souffrance fera partie de nos vies.
Si nous ne savions rien d’autre, notre avenir serait plutôt décourageant.
Mais la Bible nous donne de l’espoir en nous promettant une vie autre que celle-ci remplie de péché. Jésus reviendra pour détruire le péché et la souffrance et nous offrir une demeure où nous pourrons être réconfortés et en paix éternellement !
D’ici là, nous pouvons faire face à notre souffrance avec le sentiment qu’elle n’est pas en vain ainsi que de l’espoir en l’avenir. Dieu nous a également donné le moyen de trouver réconfort et guérison, et ce, par la prière, la communauté et les promesses que renferme sa Parole.
Vous souhaitez consulter des ressources supplémentaires vous permettant de trouver la paix lors des moments difficiles ?
- “How Christians Can Break the Stronghold of a Curse-Informed Worldview,” Christianity Today, Sept. 11, 2023. [↵]
- Idem. [↵]
- “Death & Bereavement in Judaism: Death and Mourning,” Jewish Virtual Library. [↵]